3ème prix du concours de poésie libre de Gémenos
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J’ai le cœur qui saigne
Le corps qui sue
L’hémorragie des sentiments
S’agite tel un cocktail détonnant
Et de son acide vous brûle l’intérieur
L’hémorragie des sentiments
Quand dans ma tête ça pétarade
Le mal d’elle me barricade
Les papillons dans mon ventre
À force je les ai épinglés
Mis en boîte dans mon antre
Je ne cesse de les contempler
Les fourmillements
Ont fait place aux bourdonnements
Je la revois me foudroyer du regard
De tout son corps m’électriser
Elle a fait de moi un être hagard
Incapable de prononcer le verbe aimer
Si je pouvais j’en crèverais
Crever à petit feu, en silence
Même d’illusions à outrance
Iconoclaste malgré moi, quel contraste !
Qui ferait mourir cette putain d’idylle néfaste
Des égarés du bal perdu de cupidon le dark
Ramolisseur d’encéphale à coup de tir à l’arc.
Elle était censée remettre de l’ordre dans ses idées
Moi je déraisonne, je les vois déjà m’offrir des orchidées
Je ne pense qu’à une chose
Qu’elle vienne se blottir dans mes bras
En attendant je maigris,
M’enlaidis et n’ose plus sortir de mes draps
J’ai le cœur qui saigne
Le corps qui sue
L’hémorragie quand on nous ment
C’est le divorce des sentiments
L’espérance a succombé aux quatre saisons
L’hiver meurtri a fait place au printemps des confusions
Et elle n’est toujours pas là pour apaiser mes convulsions
Dans mon jardin l’été vient de claquer la porte
L’automne a déjà serti mon lit de feuilles mortes.
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Romain Boulmé « Suerte »
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