Présentation et mini interview de Carlito Suerte (pseudo de l’époque) par Daily Cieuse, une blogueuse, le 23 octobre 2014.
Huuuummm, ça sent le sang chaud un nom pareil. Cela aurait pu être la véritable identité du mec de la pub à la télé. Le bel espagnol qui vend le gaspacho. Mais Carlito ne fait pas dans la tomate, il fait dans les mots… Et croyez-moi, ce n’est pas de la soupe.
Très certainement qu’il a débuté comme nous tous, au fond de son assiette de pâtes Alphabet, à écrire ses premiers couplets. Mais son bavoir est au placard et il a troqué son pyjama Calimero contre un chouette chapeau.
Adolescent, les mots s’imposent à lui au point d’envahir son esprit. Il bouillonne le garçon… Il est temps de coucher sur papier ce trop plein d’idées.
Il s’essaye donc à la poésie. Le format ça va, mais le débit ne colle pas… Il choisit donc le Slam. Pour ceux et celles pour qui la notion resterait assez floue, petit rappel :
Le Slam est un Art Oratoire (ça c’est Wiki qui me l’a dit), consistant à déclamer de la poésie de manière plus rythmée et plus moderne aussi… Et oui, désolée de vous annoncer que Slam n’est pas qu’une vague émission diffusée sur France 3.
Bref, c’est sur cette vague là que surfe notre talent du jour. Et il a bien fait : en 2009, le voilà récompensé lors d’un de ses premiers championnats de France de Slam. Et oui, j’aime vous présenter la crème des crèmes. Et en parlant de crème, il est vraiment chou ce garçon puisqu’il bûche actuellement sur un recueil de poèmes dédié aux femmes. Il en aura des choses à raconter ! Voilà une publication que je ne manquerais pas d’étudier.
Outre son talent d’auteur et d’orateur, le personnage à pris à mes yeux encore plus de hauteur lorsque j’ai entendu sa voix (et non Savoie, puisqu’à priori, il n’est pas de là-bas… bref, passons).
Un brun ténébreux, un timbre caverneux, un brin langoureux… Le bienheureux ! Il doit en faire tomber des nanas, à déclamer son amour sur ce ton là ! (et non sur ce thon là, car je doute qu’il face de la poésie face à une dorade sur pilotis…)
Je ne saurais vous mettre en appétit sans vous offrir un peu de lui. Carlito s’est prêté au jeu des incroyables questions avec beaucoup de talent et une certaine autodérision… Je vous laisse découvrir au format MP3 cet artiste ouvert et généreux qui fait son entrée dans ma super collec’ de gens talentueux !
1) Carlito, donne nous ta recette du gaspacho ! (voir audio : « Prenez garde à vous »)
Prenez garde à vous
J’vais donner ma recette très caliente
Pour faire un gaspacho à la sauce Carlito
Attention mesdames si le gars n’est pas chaud
C’est que les ustensiles doivent être rouillés
Ce soir invitez six copines autour de la tablée
Pour une orgie gustative des plus olé olé
Prenez donc en main neuf tomates bien mûres
Pas trop non plus attention à la censure
Après les avoir découpées avec délicatesse
Les oignons vous f’rons pleurer des liesses
Ils n’aiment pas trop qu’on les caresse
Et préfèrent être dégusté dans l’ivresse
Prenez garde à vous
Si vous n’aimez pas, si vous n’aimez pas moi j’aime
Prenez garde à vous
Car si moi j’aime, si moi j’aime prenez garde à vous
Surtout n’oubliez pas d’éplucher le concombre
En bonne experte vous y arriver sans encombre
Quelques gouttes d’huile d’olives, du poivre, du sel
Pour assaisonné le tout de manière traditionnelle
Prenez garde à vous
Si vous n’aimez pas, si vous n’aimez pas moi j’aime
Prenez garde à vous
Car si moi j’aime, si moi j’aime prenez garde à vous
Rajouter ensuite des poivrons, du piment et de l’ail
En bon aphrodisiaques attention aux représailles
Ainsi qu’une fine tranche de pain de mie doré
Pour apporter la touche croustillante de la soirée
Mixer le tout pour obtenir une soupe onctueuse
Secouer ensuite le shaker en bonne cajoleuse
Vous servirez cette délicieuse andalouse
Prenant le risque qu’à présent on vous jalouse
Pour finir parsemé le tout d’une pluche de basilic
Et votre hôte appréciera ce breuvage ibérique
Si vous n’aimez pas, si vous n’aimez pas moi j’aime
Prenez garde à vous
Car si moi j’aime, si moi j’aime prenez garde à vous
2) Pourquoi portes-tu un chapeau ?
Pourquoi je porte un chapeau ? Bonne question… je crois que j’ai toujours eu peur que mes idées s’évaporent. Je porte un chapeau par peur des trous de mémoires sur scène, il m’arrive même parfois de l’avoir quand j’écris, par peur de la feuille blanche… Je crois même que je l’ai quand j’honore une dame, par peur que soit damnée mon âme… Parfois quand je croise des cons ça évite que mon cerveau soit trop en ébullition !!! Ma phrase culte d’ailleurs à leur attention « Quand on mettra les cons sur orbite, t’as pas fini de tourner » (de Michel Audiard). Parce que je crois aussi que de porter un chapeau ça fait parler les cons…