Édité dans mon livre « L’obscure clarté d’un écorché vif » en 2018
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À l’ombre d’un cèdre bleu,
Instant furtif, simple pensée vagabonde ;
Je contemple mon fiston qui joue sans se soucier du temps qui passe.
Son innocence me rappelle mes jeunes années,
Le monde semblait s’être arrêté en ce temps-là.
Et lui dans son petit monde s’épanouit,
Jouant dans sa cabane avec ses jouets.
Je suis sûr qu’il refait le monde dans sa tête,
À cet âge où l’on déborde d’imagination.
Il s’éloigne, s’abritant du soleil,
À l’ombre de ce cèdre bleu.
Il marche seulement depuis quelques jours et déjà, il galope.
Le voilà reparti à toute allure sur la terrasse cul nu, un bâton à la main.
Son jeu favori est de monter et descendre les marches d’escalier,
Il peut le faire une dizaine de fois sans se lasser.
Quelle énergie, il a ce petit bout !
Du matin au soir, il n’arrête pas, tel un marathonien,
Il grille les kilomètres avec une telle endurance !
Il parcoure le monde à petits pas
Son monde peuplé de l’invisible
Celui dont seul les enfants ont le secret.
Le temps n’est pas le même
Chaque secondes sont des minutes
Et les minutes des heures …
Comme j’envie son insouciance
Me revoilà plongé en enfance
Qu’il est bon de se remémorer
De tels moments qui apaisent pour un instant.
Mon petit bonhomme, quand tu liras ces lignes
Je ne serai plus qu’un homme vieillissant
Je serai ton papa, celui qui veille sur toi.
Je me remémorerais cet instant volé sur papier
Qui rajeunira mes vieilles années
Et le sourire aux lèvres, je trouverai la force de continuer.
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Romain Boulmé « Suerte »
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